Définition biochar ?
Une contraction de « bio » (pour plante) et « char » (pour charbon), le biochar est un type de charbon végétal ayant la triple capacité d’enrichir le sol, d’absorber l’eau et de stocker du carbone. Nous parlons ici de biochar premium, d’une très grande qualité, avec une teneur en carbone de 90% », insiste Stéphane Ledentu, responsable du groupe SLB, une entreprise forestière basée à Torigny-les-Villes dans la région Manche.
Intégré dans le sol, le biochar améliore la fertilité du sol en retenant mieux l’eau et les nutriments grâce à sa structure poreuse et ses micro-cavités : « C’est un réservoir qui peut stocker deux fois et demie son volume en eau. Lorsque la plante a besoin d’eau, elle puisera ce qui est stocké dans le biochar. Enfin, dernier point mais non des moindres, les experts climatiques du GIEC citent le biochar comme solution à long terme pour séquestrer le carbone : une tonne de biochar peut séquestrer près de trois tonnes équivalent CO2 dans le sol. »
Comment est fabriqué le biochar normand ?
SLB utilise des arbres (charme, épicéa, tilleul) provenant de forêts gérées de manière durable dans les Ardennes et les transforme en granulés. Ensuite, direction Argentan dans la région de l’Orne. Depuis 2021, à l’usine Sylva Fertilis – une filiale de SLB – ces granulés sont chauffés à très haute température (600 à 700 degrés) par pyrolyse, dans un environnement sans oxygène. C’est « un système innovant, auto-suffisant en énergie et ne générant aucune émission de CO2 », explique Thomas Gourdel, directeur d’usine. Le pyrolyseur fonctionne tout en récupérant les huiles et gaz utilisés pour la combustion. Le produit final ressemble à de petits granules noirs commercialisés sous la marque Terra Fertilis (terrafertilis.com), conditionnés dans des sacs allant de quelques centaines de grammes pour les particuliers jusqu’à plusieurs centaines de kilos pour les professionnels.
Pourquoi est-ce le seul biocharbon vendu au grand public ?
Bien qu’il ait fallu quelques années pour le développer, le processus est opérationnel depuis 2021 et l’usine d’Argentan produit désormais 400 tonnes par an de ce nouvel « or noir ». La production devrait doubler en 2024 avec l’installation d’un deuxième pyrolyseur dans quelques mois, « et une troisième machine est prévue pour 2026 », annonce Stéphane Ledentu. Ce biocharbon normand est unique en ce sens qu’il est le seul en France à avoir obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) de l’Anses, l’agence nationale de santé et sécurité, « ce qui signifie que nous sommes les seuls à pouvoir vendre au grand public », souligne Dominique Ledentu, directeur des ventes chez Terra Fertilis.